Histoire d'Argyle

De Illimune
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Du règne d’Argyle (6 – 46)

C’est en l’an 2 après la mort d’Usire Aédon que débute la glorieuse épopée de la Principauté d’Argyle. Suite à de nombreuses dissensions au sein de la ville d’Altembourg et du naissant Saint-Empire de Twyden, le Prince Argyle, dernier descendant de lignée royale d’Illimune, quitta l’Empire à la tête de son armée personnelle vers le sud, avec pour mission officielle de nettoyer ces terres de la présence des hordes d’orcs et de créatures qui menaçaient le flanc sud du jeune État. Désireux de s’éloigner de l’idolâtrie que la populace impériale vouait de plus en plus à Usire Aédon, décédé un an plus tôt, Argyle fut guidé par Vaul et une foi indéfectible en l’exemple d’Usire, non point en l’homme décédé.

Convaincu que le destin que les dieux lui destinaient n’était pas encore achevé, celui qui, avec Usire avait jeté les bases d’un empire, partit avec ses troupes dans le Sud Sauvage afin d’y ériger un royaume de la droiture et de la puissance, sur les ruines d’Illimune, qui saurait border l’Empire naissant tel un bouclier protecteur. En l’an six, après maints combats, riche du pillage des hordes sauvages et des peuplades chaotiques et mauvaises ainsi que la collecte d’esclaves qui n’étaient en fait que les prisonniers de nombreuses batailles, le prince décida de faire ériger, sa future capitale.Argyle choisi une vaste et haute colline en un endroit qui surplombait les terres et la mer et donna à l'endroit le nom de Vozdth.

La construction se déroula à bon train, dans cet endroit perdu dans le Sud du Monde. La colline sur laquelle la forteresse serait sise fut taillée et excavée afin de créer un relief accidenté, qui permettrait la construction d’une cité militaire en étages. Les nombreux blocs de grès, de granite et de roc qui furent tirés du sol permettaient par leur grande qualité de faire avancer la construction de la citadelle à une vive allure. Cependant, au bout de quelques années, les environs de Vozdth n’avaient plus de pierre à offrir aux valeureux et industrieux habitants, si bien qu’il fallu se tourner vers les montagnes aux Sud, encore jeunes et impétueuses, les arêtes de leurs cimes déchirant la voute céleste. L’ampleur de l’ambition d’Argyle, qui à cette époque était déclinant en santé, ayant dépassé le vénérable âge de soixante-sept ans, (une année importante dans l’ancienne tradition d’Illimune), était inégalée. Il faudrait attendre plusieurs décennies avant que la capitale impériale d’Altembourg ne puisse rivaliser avec le chef-lieu argylien. L’on envoya des équipes de mineurs établir deux carrières dans les montagnes au sud, Solker] et Castries, d’où l’on procéda à l’extraction du minerai nécessaire aux travaux. Pour l’acheminer, l’on fit la construction de petits quais sur les côtes de la Mer, afin de guider et d’amarrer les barges, véritables radeaux, qui acheminaient les matériaux. Il ne fallu que quelques années pour que les hommes fassent la rencontre des nains, qui habitaient à cette époque la région septentrionale des Montagnes Noires. Sous le règne de Thornbadûl, ce peuple arrivant tant bien que mal à subsister après le grand bouleversement qui avait scindé le royaume nain originel en deux. Les nains des Montagnes Noires avaient livré une guerre sans merci contre les elfes noirs, mais à l'époque de la rencontre avec le peuple d'Argyle, ces conflits semblaient mystérieusement terminés. La guerre, elle, se faisait contre des peuplades d'hommes rats disséminés dans tous les recoins de l'immense réseau de galeries souterraines des montagnes.

Suite à quelques discussions, en l'an 14, les hommes gagnèrent le droit d'ouvrir une ambassade auprès du peuple nain, qui fut d’abord réticent à laisser les hommes exploiter les montagnes qu’ils considéraient comme leur domaine. Cependant, lorsque le vénérable Argyle rencontra le seigneur nain, ce dernier reconnu en lui le caractère tempétueux et majestueux du descendant d’Illimune, et très rapidement, l’on conclu une alliance. Les hommes apporteraient assistance aux nains contre le péril des hommes rats, et les nains apporteraient leur science à la construction de Vozdth. Forts de nombreuses batailles, les troupes argyliennes se réjouirent de cette occasion de prouver leur valeur à nouveau. Partout dans la principauté, les artisans se mirent au travail, forgeant, affutant et martelant épées et boucliers alors que l’on arma une cohorte de près d’un millier d’hommes, sous le commandement d’Argyle lui-même, qui, bien que vieillissant, demeurait empreint d’une étrange vigueur. L’armée se mit en marche vers Mörtira Cité Grise de Thornbadûl au printemps de l’An 15, dès lors que les neiges eurent fondues, et c’est ainsi que huit années après sa fondation, la Principauté connut sa première guerre.

L'armée de la principauté passa quelques mois à s’entraîner en compagnie des Nains, afin d’acquérir les tactiques de guerres souterraines si chères aux nains et si étranges aux hommes de grande stature. L’ambiance des tunnels, alliée à la claustrophobie, ravageait le moral des hommes, si habitués à la rassurante présence du soleil. Toutefois, l’entente avec les nains serait respectée peu en importe le prix ou la volonté de la soldatesque, car la parole d’Argyle, une fois donnée, était aussi solide que le roc. Après des semaines d’entrainement, les hommes, transis de fatigue et n’ayant contemplé les astres depuis trop longtemps, se sentirent désarçonnés, ne pouvant dire s’il faisait jour où nuit dans l’obscurité des galeries souterraines. Après maints jours, le combat était prêt à être engagé, malgré l’inexpérience des hommes en ce terrain. Trop attendre serait fatal au moral, ainsi donc, l’on lança l’invasion du territoire des hommes rats. Les tunnels obscurs et lugubres furent envahis par l’éclat des torches et l’écho des bottes. Une armée éclectique s’engouffra dans la profondeur, vers la mort et l’estomac des cavernes. Trois jours de marche passèrent en descente dans un roc vide et stérile, parfois parsemé de quelques champignons ou de mousse ayant réussi à survivre loin de toute chaleur.

Des éclats argentés coulaient en veines des parois des tunnels et le plafond brillait de l’éclat azure des mousses qui s’y étaient logées. Ils débouchèrent dans une grande salle, éclairée par l’éclat glauque de plusieurs torches, la lumière se reflétant sur les visages horrifiés et scarifiés de mineurs nains qui avaient étés frappés par la mort avant de pouvoir monter une défense contre l’ennemi. Ils avaient refusé la capture et avaient été tués, en fiers nains, gisant dans leur sang séché, une défiance éternelle dans leurs yeux sans vie. Leurs corps avaient étés pillés et seuls quelques lambeaux de vêtements cachaient leur nudité, alors que leurs cadavres pourrissaient devant les spectateurs horrifiés. La mort était venue rapidement et de façon brève pour la plupart, comme si une ombre était passée au vol dans la nuit permanente et oppressante des cavernes. Quelques-uns, toutefois, portaient la marque de nombreux coups et étaient entourés de plusieurs cadavres d’hommes-rats, tombés sous leur ultime défense. Des armes des agresseurs s’écoulaient toujours une épaisse gelée jaunâtre, contenant quelconque maléfice. À défaut de pouvoir les enterrer immédiatement, ils furent disposés dans une position plus digne, en attendant une noble sépulture. La tâche accablante fut source de plusieurs larmes cachées pour les nains, qui avaient perdus des êtres chers et des amis. Le désir de vengeance, brûlant et grisant, devenait de plus en plus palpable à chaque cadavre détaché. La mort rôdait autour des hommes et des nains, se nourrissant de leur anxiété, un silence de plomb régnant sur l’endroit, à l’exception de l’écho des cris des mineurs tombés, se réverbérant à l’infini vers les profondeurs de la terre.

Du lieu d’excavation des damnés, il fallu près de six jour, car sans les astres, même le temps était relatif, afin d’atteindre les premiers avant-postes ennemis. Le combat fut violent et la pitié, un concept oublié de part et d’autre. La vengeance était au rendez-vous, alors que les deux armées établirent contact visuel, sonnant la charge à grand renfort de cors, amplifiés par les cavernes. Les hommes-rats furent rapidement dispersés, leurs rangs brisés par la vaillance des hommes et la technique des nains. Toutefois, ils se regroupèrent auprès de ceux que l’on appelle les porteurs de peste. Ce type d’homme-rat était légèrement plus grand que la moyenne, où était-ce qu’ils étaient moins arqués, moins poilus que leurs congénères. Ils arboraient comme arme une sorte d’encensoirs qui exhalaient fumée, poudre et autres artifices. Sur leur passage, l’air devenait nauséabond, les effluves apportant la mort et la maladie, une dégénérescence atroce qui emportait les soldats après plusieurs jours de souffrance.

Néanmoins, la troupe continua sa marche durant des semaines, les embuscades devenant rapidement le pain quotidien des soldats. Les hommes-rats, bien que moins puissants ou robustes que les nains et les hommes, demeuraient extrêmement rusés et leur connaissance du terrain était mortelle. Les pièges, trappes et autres félonies étaient monnaie courante, emportant dans la mort de nombreux soldats de la coalition. Les hommes et les nains progressèrent toutefois, balayant quelques poches de résistance avant de déboucher, presque par surprise, dans le royaume de ces sordides malfaiteurs.

La cité des hommes-rats était un dédale chaotique et infernal de galeries s’entrecoupant, où même les plus géographes des nains évoluaient avec difficulté, d’une part à cause de la complexité du réseau de tunnels, et de l’autre à cause de l’étroitesse des lieux. Les hommes, pour leur part, vécurent de par leur grande stature, un enfer dantesque. Les demeures des hommes-rats semblaient creusées dans la pierre, au gré de leur fantaisie, et une forte odeur de pourriture et de viscères régnaient dans les salles et pièces de ce royaume délabré. Certaines portions de la ville semblaient de fabrique différente, le roc ciselé arborant quelques motifs d’une civilisation perdue, où ayant été délogée par la peste des rongeurs. Au centre des allées, des autels dédiés à Skroobuût, l’immonde démon de la pestilence, du moins, c’est ce qu’ils purent déchiffrer de l’éloquence des corps en décomposition qu’ils y trouvèrent, servaient de véritable cimetière pour cette civilisation décadente. Le combat s’engagea sans plus attendre, la violence et la rage des hommes et des nains s’opposa au génie destructeur des bestioles. La bataille dura 9 jours, une véritable guerre de dédales, difficile et sanglante. Les hommes-rats, défendant leur antre, n’hésitèrent pas à employer les plus odieuses tactiques avant d’être finalement défaits. Ils grimpèrent au plafond afin de déverser de l’huile et de l'eau bouillante dans certains tunnels, mutilant et brûlant des soldats coalisés. Certains argyliens tombèrent dans des trous, avant d’être massacrés par de petits rats, rendus fous par un encens spécial. Les terriers s’effondraient sous le sourd bruit d’explosion, emportant de braves nains dans la mort. L’alliance, après tout ces combats et malheurs, triompha. Le feu destructeur de Mäk’ûdar se chargea de purifier cet immonde royaume, alors que les soldats retournèrent vers la lumière, emportant les cadavres des leurs qu’ils purent retrouver, tâche difficile, car les pertes étaient innombrables. Le prince Argyle lui-même porta le cadavre d’un de ses hommes, pendant les dix jours qu’il fallu pour regagner le soleil.

La paix semblait revenue en cette partie du monde, et sous la douce lumière des astres, les hommes d’Argyle firent hommage à leurs morts, les enterrant dans une clairière, située tout près de la carrière de Solkere, un endroit qui, encore aujourd’hui, est reconnu pour sa sobriété et sa sainteté. Les nains, pour leur part, respectèrent leur part du marché, et vinrent en grand nombre aider à la construction de la capitale des hommes. Toutefois, c’était sans compter sur la pugnacité des hommes-rats, qui emplis d’une volonté de vengeance, était remontés à la surface. Ils commencèrent à piller les convois de matériaux entre Solkère et Vozdth, semant la pagaille pendant tout l’été de l’an 16, connu sous le nom de l’été des longs-museaux, avant d’être occis par une charge dévastatrice lorsqu’ils comprirent, à l’automne, que la plaine était le terrain de prédilection des hommes. Le spectre de Skroobuüt était écarté, et jamais plus l’on entendit parler des hommes rats en cette période. Le sourire revint au visage des hommes qui reprirent leur besogne en compagnie des nains, festoyant de maintes réjouissances en ce Sud si dangereux.

La majestueuse forteresse de Vozdth requis l’attention des maçons et charpentiers pendant près de trente années. Lorsque la dernière pierre fut placée, l’on prit note du chemin parcouru. La principauté avait connu la guerre, triomphé d’un vil ennemi, défriché un territoire considérable et rallié de nombreuses peuplades à sa cause. Au pied de la forteresse foisonnait une société qui détenait les germes de la grandeur. Le prince Argyle, qui à cette époque était mourant, ayant largement dépassé les quatre-vingt-dix ans, expira le jour même de la complétion de la forteresse, après un ultime au revoir aux nains, qui retournèrent dans leurs montagnes après les funérailles. Dans ses ultimes paroles, le suzerain décréta que devait cesser le massacre des fidèles d’Usire dans la principauté, le Dieu des Hommes lui étant apparu en songes, et que désormais, l’Aédon bénirait la lignée régnante de la principauté. La couronne d’Illimune fut remise à Karl Brinovish, celui des argyliens qui était le plus sage et loyal, afin qu’il règne sur le bouclier de l’humanité. Ainsi mourut Argyle, fils d’Eloïc, dernier descendant d’Illimune.

Du règne de Karl Brinovish (46 -65)

Karl Brinovish hérita donc d’un royaume vert et largement béni en termes de ressources. Les montagnes au sud offraient de nombreuses possibilités pour la prospection et l’extraction de divers minerais, les forêts environnantes offraient un bois de qualité en quantité suffisante pour soutenir la construction de la capitale. La citadelle de Vozdth surplombait la mer, qui avait la réputation d'être étonnamment calme l'année durant. Elle fut d’ailleurs baptisée Spokoinoe more, ce qui signifie, mer immobile. Elle offrait accès à un transport rapide pour les marchandises entre les villages côtiers et la capitale, étant étrangement dénuée de cette faune aquatique géante et hostile qui pullulait dans l’Ouest du monde.

La Principauté connue une première période de paix sous le règne de Karl Brinovish, qui était un souverain avisé, utilisant l’argent des taxes afin de favoriser le développement de Vozdth, en construisant de nouveaux quartiers, de nouvelles places et des infrastructures portuaires. Très peu de menaces régnaient sur la jeune cité, outre les éternels bandits de grand chemins ou groupement d’orcs désorganisés. C’est d’ailleurs à cette époque qu’un groupe d’explorateurs argyliens découvrirent les ruines d’Élévation, la légendaire capitale d’Illimune, tombée dans les temps immémoriaux. La nouvelle fit grande impression dans les rues de la capitale, puisque depuis toujours, les argyliens se réclamaient de la filiation avec le prime royaume humain. Les ruines de l’antique cité étaient situées sur les contreforts des Montagnes Noires, à quelques semaines de marche de Vozdth. Sous la pression populaire, Karl consentit à lever une expédition, qui quitta les terres argyliennes vers les montagnes au printemps de l’an 56.

On ne reçut aucune nouvelle des explorateurs avant deux années, ce qui inquiéta grandement la population. Une expédition de secours allait être lancée, avec le prince Karl à sa tête en l’an 58, alors qu’au printemps, deux semaines avant le départ, les explorateurs reparurent, portant avec eux un large trône d’obsidienne, finement sculpté, orné de rubis et de pierres précieuses. Ils furent longuement questionnés sur les raisons de leur si longue absence, et racontèrent comment ils avaient découvert le trône d’Illimune, et comment, incapables de le déloger, ils avaient du se rendre à la cité grise de Thornbâdul pour requérir la science des nains. Voilà ce qui expliquait leur absence. Tous étaient revenus sains et sauf, à l’exception d’un seul homme, un bûcheron de son métier, qui était disparu. L’on célébra ses funérailles, inconscient de ce qui, dans les tréfonds des Montagnes Noires, se mettait en branle.

Karl Brinovish régna pendant encore quelques années, avant d’expirer en l’an 71, cédant le trône et la couronne à son fils, Sigismond. Le second prince d’Argyle fut pleuré pendant près d’un mois, un mausolée fut érigé en son honneur sur les berges de Spokoinoe more. Ainsi se termina le règne de Karl Brinovish, héritier d’Argyle, père de Sigismond.

Du règne de Sigismond Brinovish (65 - 69)

La disparition d’un homme lors de la découverte des ruines d’Élévation ne souleva pas grande inquiétude dans la Principauté, même qu’elle fut rapidement oubliée. Toutefois, elle allait jouer un rôle beaucoup plus grand que les habitants de la jeune cité ne l’auraient cru. Dans son errance, Aegidius von Welf était descendu très creux dans les dédales souterrains, révélant à des êtres sombres et vils l’existence d’une peuplade humaine sur les contreforts des Montagnes Noires. La fin d’Aegidius von Welf est inconnue, se perdant sans doute dans la torture et la douleur la plus immonde. Toutefois, son histoire ne prit pas fin à ce moment.

Quatre années après le début du règne de Sigismond, l’on dénota une série d’apparitions, ça et là dans les campagnes, des êtres à la peau d’ébène et aux cheveux de neige déambulaient. Ces derniers observaient les villages des hommes, sans toutefois s’y introduire, ce qui poussa les argyliens à les ignorer. Toutefois, la donne changea rapidement dans les mois suivants, alors que plusieurs cohortes de nains traversèrent le territoire argylien, en exil vers les Monts-Remparts, racontant des histoires de malheurs et de défaites. Aux rats, avait succédé un fléau encore plus grand, qui avait poussé les nains à quitter la Cité Grise pour trouver refuge chez leurs congénères des Monts-Remparts, encore à l’abri de ce fléau. Sigismond rencontra le seigneur nain Thormbadûl; le chef des nains demandait l’aide de l’armée de Sigismond pour reprendre les galeries que son peuple affectionnait tant. En échange, des promesses de commerce furent faites si la cité des nains était libérée.

Partout à Vozdth, les hommes d’armes s’affairaient, les forgerons s’y donnaient à cœur joie et les préparatifs allaient bon train, l’ennemi de l’allier nain allait partir et le commerce si florissant reprendrait. L’appel aux soldats fut lancé, et trois jours, deux milliers d’épées furent rassemblées. Menée par Sigismond, Prince d’Argyle, la cohorte se mit en marche au début du mois de Novembre, filant plein sud vers les Montagnes Noires. L’on délaissa les chevaux à Vozdth, ayant constaté leur inutilité plusieurs décennies auparavant dans les combats en montagne.

Le trajet dura près de deux semaines, étant marquée par la difficulté occasionnée par les éléments, une neige hâtive ayant surpris la troupe et causant des embourbements. C’était comme si les éléments se révoltaient contre les hommes. Les journées étaient sombres et lugubres, et les nuits, agitées, le ciel se zébrant d’éclair pourpres, témoignant d’un quelconque mal puissant dans les montagnes. À chaque décompte journalier, quelques dizaines de personnes étaient données manquantes. L’on cru un temps qu’il s’agissait de désertions, mais rapidement, le nombre vint invalider cette théorie. Le moral des troupes s’amenuisait à chaque réveil, l’on murmurait que les disparus étaient dévorés dans la nuit par les démons d’ébène.

Puis, vint le froid. Un froid intense et hivernal, anormal pour ce qui avait été un doux début de Novembre. À l’ombre des Montagnes Noires, l’armée grelotait, de nombreux hommes décédant du froid intense, leur sang, solidifié dans leurs veines. Ce fut une armée décimée, de mille têtes à peine, qui arriva aux abords Cité Grise vers la mi-novembre, racontant leur marche infernale depuis Vozdth et baptisant la grande plaine qui couvre aujourd’hui le Voïvodat de Karish, plaine de la mort gelée.

L’on réorganisa l’armée, y ajoutant les quelques nains encore en état de combattre, rehaussant la discipline et la cohésion des troupes. La majeure partie de la cité naine était déjà perdue, les défenseurs, preux et vaillant, maintenait encore le district du temple de Mäk’Ûdar, qui jouxtait la galerie d’entrée qui menait vers le sud, et vers Argyle. L’on en était encore à établir un plan de combat lorsque les elfes d’ébènes attaquèrent, violemment, sortant de toutes les galeries possibles et imaginables. Le combat s’engagea, et tourna rapidement au désastre, les argyliens s’enfonçant dans une ville inconnue et surtout, aux mains de l’ennemi. Tous périrent, nains comme humain, devant la froide exécution des elfes noirs, qui de sentiment n’affichaient aucun. Seul un homme parvint à s’échapper, portant la nouvelle aux premiers avants postes de la principauté : Aegidius von Welf.

À des lieux de Vozdth, toutefois, un homme ressortit des labyrinthes caverneux, haletant sous la pâle clarté de la lune, titubant et avançant difficilement, un carreau d’arbalète ayant traversé sa fine cotte de maille au niveau des côtes. Sa vision trouble le guida tant bien que mal, alors que son esprit apercevait les âmes des défunts, qui tournoyaient autour de lui, dans une mélopée qui prenait des tournures de lamentation. Il s’effondra dans un champ, à bout de force, le poison faisant lentement son effet sur son corps. Il se réveilla, dans une chaumière, une femme à ses côtés, rendu aveugle par le poison, et lui raconta l’histoire de ses derniers jours afin qu’elle relaie la nouvelle à Vozdth. Elle l’apaisa, écoutant distraitement son récit, comme si elle n’eût cure des événements qu’il racontait. La paysanne, sachant désormais que le Prince était alité à sa couche, oublia sa requête et s’affaira à le sauver, utilisant des plantes pétries en un onguent pour combattre le poison. Si le prince survivait, ainsi les problèmes de la Principauté seraient écartés. Le lendemain, Sigismond semblait aller mieux et la paysanne lui mentit en disant qu’elle était allée, pendant son sommeil, au village le plus proche raconter son histoire, qui seraient relayée à la capitale. Il passa deux jours, où Sigismond put retrouver assez de force pour faire quelques pas et retrouver la vue pour regarder les champs autour de la masure, toutefois, au troisième jour, dès la nuit tombée, le poison revint, plus virulent encore, et l’homme expira son dernier souffle au lever du soleil. Ses dernières paroles, un murmure, furent prononcées à mi-mot : Que la force de mon sang ne meurt pas avec moi.

La paysanne enterra le roi à même le sol de sa maison, et quitta vers l’ouest, où de nombreuses villes marchandes s’étendaient à l’extérieur de la Principauté. Ainsi, en l’an 77, se termina le règne de Sigismond, fils de Karl, héritier d’Argyle qui avait quitté l’Empire afin de pourchasser les bandits. Son corps fur retrouvé par une expédition venue de Vozdth, suite à la vision d’un prêtre d’Usire, vision relatant les derniers moments du Prince.

Les années sans règne (69 - 88)

Plus personne n’étant là pour diriger le pays, le compte Zovine prit le contrôle du pays le temps que son possesseur revienne mais son autorité ne fut jamais reconnue. Le royaume allait de mal en pis, le roi et les 2000 hommes n’étaient pas revenus et l’espoir que le souverain revienne s’amenuisait de jour en jour. De plus, le commerce et les exploitations minières liées aux montagnes du sud n’avaient pas recommencés, l’expédition avait été un échec total. De plus en plus de paysans disparaissaient dans le sud, enlevés, dit-on, par les démons des montagnes. Il ne manquait plus que la maladie ou des hordes de brigands pour détruire ce qui restait. Et comme appelés par le désespoir ils arrivèrent.

En l’an 72, venant des steppes loin à l’est, surgirent des hommes au teint et aux yeux étranges, montés sur de magnifiques énormes et étranges chevaux, ils ravagèrent et pillèrent la principauté. Leurs montures ressemblaient à de très grands destriers mais la ressemblance s’arrêtait là. Leurs sabots étaient remplacés par des griffes reptiliennes capables tout autant d’éventrer un homme en solide armure que de manœuvrer là où le sol était trop accidenté pour la cavalerie et leur tête avait été remplacée par une caricature de cheval aux dents acérées capables aisément d’arracher un bras. Ils étaient habillés de fourrures et portaient un étrange bonnet de fourrure sur leur tête, à ce bonnet étaient accrochés les doigts pourrissant de leurs victimes. Leur visage était d’un teint jaunâtre et leur yeux légèrement bridés et tous arboraient un nez troué à plusieurs endroits le long du cartilage par des ornements faits de petits os polis sortant de chaque coté. Plus un guerrier en avait, plus important semblait être son statut. Leurs bras puissants maniaient une sorte de hache de main hérissée de plusieurs pointes, un étrange hybride entre la hache et la masse. Ils maniaient aussi une lance au long fer barbelé qui agrandissait la blessure lorsqu’ils la ressortaient, souriants. Ils ne dédaignaient pas l’arc non plus et toujours sur leurs montures monstrueuses, ils souriaient et criaient tout en massacrant la moindre parcelle de résistance.

Les villages rapidement furent massacrés et les cadavres laissés par terre amenèrent la peste au rythme des gémissements des mourants et au fracas des sabots des créatures. Seules les villes restaient dans une relative quiétude, partagées à la crainte du moment où leur tour viendrait. Le lot de réfugiés grandissait sans cesse et plusieurs avec eux apportaient des signes de maladies, les villes fermèrent dès lors leurs portes laissant les villageois mourir dehors plutôt que de mourir avec eux. On entendit donc pendant deux ans les gémissements des mourants à l’orée des enceintes de la ville et personne n’avait le courage ni le désir d’ouvrir la porte pour voir si enfin tout était fini. Les villes tombèrent indépendantes une à une et la principauté tombait en ruine. Ainsi en l’an de grâce 75, alors que la principauté n’était plus que villes éparses et indépendantes, le danger de l’empire se profilait au nord… L’empire, qui n’avait cessé d’agrandir ses frontières, reluquait sûrement la principauté d’un œil avide. Mais arriva le premier événement positif que les dieux donnèrent depuis les dernières années. En effet, au nord, quelques capitaines désireux de fortune et des bonnes grâces du pape commençaient à préparer l’invasion au sud, mais un traître parmi les sergents des chevaliers de l’ordre de la justice amena discorde et zizanie au sein même de la capitale impériale. Les projets d’envahissement furent retardés et une guerre civile éclata dans l’empire. Les échos de cette guerre de six ans parvinrent ainsi aux responsables des cités qui profitèrent ainsi du mince répit pour organiser une défense au cas où l’empire attaquerait immédiatement après. Ainsi, avec les minces moyens disponibles, les hommes de la principauté se préparèrent à l’invasion.

Règne du compte Armand de Broiselier

Ainsi en 82, lorsque les troupes commandées par le général Armand de Broiselier arrivèrent, elles furent surprises de la résistance acharnée à laquelle elles furent confrontées. Sachant les événements qui avaient frappé la principauté, le comte Armand de Broiselier décida d’attaquer seul avec ses troupes, il n’attendit pas que les autres soient prêts et dans son impétuosité décida que tout serait à lui. Les habitants se sachant en infériorité numérique quant à eux optèrent pour des embuscades et une guerre de guérilla qui dura quatre ans à l’issue de laquelle les 200 hommes restant du comte, démotivés et écœurés de cette guerre sans fin l’abandonnèrent pour retrouver des champs de bataille plus fructueux pour le pape. Le comte dans son arrogance décida de se proclamer roi de la principauté d’Argyle et que même sans ses hommes, il resterait, persuadé que la populace accepterait son règne et se joindrait à lui. Pourtant nombreux étaient ceux qui avaient perdu un être cher durant la guerre et ne demandaient que vengeance. En l’an 87, une troupe nombreuse se constitua et alla chasser l’imposteur ainsi que tous ceux qui avaient trahi la patrie. La bataille dura sept jours, au bout de laquelle Armand de Broiselier fut capturé, ligoté puis donné en pâture aux cochons.

Règne de Johann Kriegbulger (87 - 88)

Suite à cette bataille, l’un des dirigeants se déclara roi. Johann Kriegbulger devint donc souverain de la principauté, le peuple voyant enfin en lui un nouveau roi des terres où ils étaient tous nés. Son règne fut toutefois de courte durée car dès le début de l’automne de l’an 88, un détachement d’inquisiteurs vint enquêter sur la mort du comte. Le souvenir encore récent de l’empire dans leurs têtes, les paysans ne collaborèrent pas aux recherches du détachement. L’enquête dura ainsi un an à l’issu de laquelle ils apprirent les faits. Leur jugement fût prompt. Ne pouvant brûler une foule entière à 15 inquisiteurs et puisque le crime commis était un meurtre et non un crime d’hérésie, ils jugèrent que seul leur chef devait mourir. Mais pour avoir donné le comte au cochon, seul le bûcher pourrait nettoyer la souillure dans l’âme du défunt. Le roi Johann Kriegbulger, vieux, fatigué, et las de la guerre décida qu’il serait mieux pour lui de périr plutôt que de ramener la guerre dans un pays en lente reconstruction. Il demanda toutefois de changer sa peine, il demanda jugement des dieux. Le combat eut lieu au matin, une grande foule attendait l’issu du combat et les protagonistes entrèrent dans l’arène qui avait été tracée à même le sol. Les deux combattants s’agenouillèrent et firent leurs prières dans un silence de mort. Les prières du vieux roi furent recueillies et inscrites par Hans Kräger dans ses « mémoires des temps sombres »

Usire, Vaul, Je sais que vais bientôt mourir sous vos yeux immortels Je ne vous demande pas la grâce de cadeaux éternels Je ne vous demande pas la grâce d'un honneur continuel À toi Vaul, je ne demande que la force de tenir mon épée Pour que jusqu'à la fin de ma vie mes doigts viennent s’y user Que mon regard ne trahisse pas mon effroi Et que la honte ne soit pas le souvenir de moi À toi Usire, je ne demande rien pour moi Alors réserve ce que tu veux à ton roi Ne fais pas d’effort pour moi mais pour mon pays que j’aime Réserve leur ta sagesse, afin que mon peuple vive dans une paix souveraine.

Le combat eut lieu dès les prières terminées. Les combattants s’élancèrent l’un contre l’autre alternant parades et ripostes le combat dura deux heures où le roi se fatiguait de plus en plus face à l’ardente jeunesse de son attaquant. Mais son expérience du combat eu raison de la hardiesse de son antagoniste, c’est ainsi que dans une feinte il abattit sa lame sur la tête de son adversaire, pourtant le jeune inquisiteur bien que mourant, trouva le peu de force qui lui était nécessaire et plongea son épée dans l’abdomen du roi. Le souverain d’Argyle mourant, triompha du jugement des dieux, bien qu’à genoux, appuyé contre son bouclier. Avant de mourir il s’approcha de son adversaire terrassé et déclara : « Combien de guerres idiotes devront nous voir encore avant que nous puissions jouir de nos royaumes? » Puis il mourut, couché sur son rival. Les inquisiteurs repartirent, ramenant avec eux la nouvelle dans l’empire, ils consignèrent aussi à l’époque l’étrange manie des habitants de la principauté à prier deux dieux à la fois, soit Vaul et Usire. Quant aux habitants de la principauté, les regards se tournèrent vers Hans dit le Hardi, fils de Hans Kräger pour régner sur eux.

Règne de Hans dit le Hardi (88 - 126)

Ce fut pour les habitants un calme nouveau, qu’ils avaient presque oublié et ce jusqu’à l’an 103. Bien sûr il y eut quelques attaques et pillages occasionnés par les elfes noirs, mais rien de comparable à ce qui avait eu lieu des années plus tôt. Le fait qu’une partie des attaques réussirent à être repoussées par les troupes royales remonta même le moral des habitants du pays. Le commerce avec les villes marchandes reprenait de plus belle pour le plus grand bonheur de tous.

La guerre à nouveau Mais en l’an 103, l’Empire se décida à annexer les terres de la principauté et une armée fut constituée. Dirigée par Philippe de Constance, l’armée de 5000 hommes quitta la capitale impériale afin de conquérir, conformément aux ordres reçus du pape. La principauté ne pouvait lui opposer que 3000 hommes et craignait de perdre la guerre naissante. On envoya donc un émissaire vers les Monts Remparts pour leur rappeler le pacte d’aide qui avait été fait avec le seigneur nain Thormbadûl. La principauté avait besoin de leur aide. Personne ne revit le messager et les nains ne vinrent pas.

À la fin de l’an 103, les troupes impériales se cognèrent dans un violent fracas avec les troupes de la principauté qui étaient massées au nord. Il était évident que les forces de l’empire allaient gagner puisque la principauté ne pouvait concentrer toutes ses troupes en un seul lieu sans laisser le reste des frontières. Hans le hardi changea donc de tactique, ce serait une guerre de résistance où les troupes de la principauté se replieraient lentement un peu plus au sud, au fur et à mesure que tous les hommes disponibles ainsi que les femmes couperaient tout le bois disponible et amasseraient toutes les autres ressources pour les descendre vers le sud. Ainsi les conquérants n’y gagneraient rien d’autre que des terres vides. Le combat dura ainsi longtemps, les défenseurs s’acharnant à retarder l’avance de l’ennemi, surtout que des renforts avaient été donnés en fonction de ce que rapportaient les espions.

Puis au début du printemps de l’an 104, la flotte impériale arriva à l’embouchure de Spokoinoe More, six grandes galères bardées d’hommes et de matériel venaient assiéger Vozdth, la capitale. pour protéger cette flotte, cinq navires de guerre bardés de métal la suivaient au pas. Hans envoya dès lors sa flotte de navire afin de bloquer ou du moins de retarder l’avance de l’ennemi. Et au début de l’été, la flotte impériale arriva à la capitale. Au nord, une partie des terres avait été perdue ainsi que toute la côte ouest de la mer. Le siège débuta donc.

Après cinq ans de siège et le désespoir quasiment atteint, une flotte était apparue au loin dans la mer. D’immenses galères étaient visibles du haut des remparts de la capitale et les galères, au nombre de 15 achevèrent bientôt le moral des assiégés qui se préparèrent dès lors à mourir en braves. Hans crut bien que leur forteresse imprenable allait finalement tomber amenant la honte sur Argyle qui, de sa tombe, laisserait sûrement aller une larme. Mais les galères abordèrent les vaisseaux de guerre de l’empire et, aux chants de Vaul, les firent couler un à un puis se déversèrent sur le rivage et amenèrent la mort avec eux. Les assiégés entendant les cris de Vaul reprirent courage et firent une sortie. Le combat dura une heure à l’issue de laquelle les troupes de l’empire furent défaites et les survivants se rendirent.

Il y eut dès lors fête et les nouveaux arrivants, des géants aux cheveux noirs de jais, racontèrent que leur île avait été dévastée lorsque la montagne s’était mise à cracher le feu. Perdus pendant des mois en mer, Vaul leur était apparu et leur avait dit qu’il pouvait les sauver, mais qu’ils devraient montrer leur courage au combat et aider une terre lointaine. Ils racontèrent que jamais navigation ne fût plus aisée et qu’un aigle les avait guidés jusqu’au combat.

Mais au nord, les nouvelles étaient moins bonnes, de nombreuses terres avaient été perdues et des renforts arrivaient pour gonfler les troupes impériales. Hans le hardi ordonna dès lors de bloquer l’ennemi et de cesser de reculer, l’espoir revenu, et Vaul de leur coté, de façon manifeste, ils allaient reconquérir le territoire à nouveau.

Une armée de 2000 hommes partit donc de la capitale pour reprendre leurs terres et parmi eux 1000 des géants qui étaient venus les sauver quelques jours plus tôt. L’armée se mis en route vers les terres perdues le long de la mer et, tout en suivant la berge, nettoyait les poches de résistance qui s’y trouvaient. Pour chaque mort de leur coté, un homme du peuple s’enrôlait pour défendre ce qu’il considérait son pays. Puis vint le tour des terres intérieures un peu plus à l’est. Mais au moment où l’ennemi commençait à reperdre quotidiennement les terres qu’ils avaient volées, le fléau de l’est refit surface.

Ainsi en l’an 110, alors que la guerre semblait être enfin gagnée pour le peuple de la principauté, les pillards de l’est sur leurs monstrueuses montures refirent surface. Ils amenèrent d’abord la mort avec eux dans les villes les plus orientales et continuèrent leur trajet mortel vers le centre de la principauté, présentement la zone des combats. Les deux armées sentirent un choc violent face a la charge des cavaliers de l’est. Durant deux mois, les deux armées en oublièrent de se battre concentrés à ne pas céder à ce troisième protagoniste. Ainsi à l’aube du troisième mois, les messagers de l’empire revinrent avec un traité de paix. Le traité n’était pas avantageux pour la principauté qui perdait une partie de ses terres, mais les deux pays ne pouvaient continuer cette guerre tant que la menace ne serait pas écartée. Le traité fut donc signé le 8ème jour du 4ème mois de printemps. L’empire cessa dès lors toute attaque, se concentrant à améliorer les défenses de ses nouvelles provinces face au fléau. Quant à la principauté, la marche était tout autre, il fallait à tout prix repousser les pillards. L’armée changea donc de cible et se mit donc en chasse des cavaliers de l’est, qui furent repoussés après trois mois de dures batailles.

La paix revenue, les géants venus de la mer s’établirent plus à l’est, là ou la principauté avait été dévastée et amenèrent avec eux leurs usages et leurs coutumes. Le prince Hans, dit le hardi, ayant vu la population diminuer au court des guerres successives les laissa s’installer avec joie, mais mit tous les efforts pour les convertir aussi à la sagesse d’Usire. Avant la fin de sa vie, il réussit donc à les amener vers le patron des hommes afin qu’ils bénéficient de sa sagesse lors des moments de paix. Le choc des cultures ne fût toutefois pas difficile, les deux peuples ayant une foi en Vaul commune qui les unissait et facilitait les relations. Les nouveaux habitants étaient d'habiles guerriers, mais de fort mauvais cavaliers. En fait, les chevaux pour eux ne servaient que de bêtes de somme. Par contre, ils étaient habiles navigateurs et bons à la tâche. Leurs chefs de guerre ou Voïvodes, une caste de princes guerriers se séparèrent les terres dévastées et commencèrent une ère de paix pour reconstruire ce que la guerre avait détruit.

La guerre de succession (126 - 141)

Hans dit le hardi n’ayant pas d’héritier, les seigneurs commencèrent à se quereller dès qu’ils virent la maladie commencer à affecter le prince qui les avait réunis. Ainsi en l’an 126 la guerre de succession débuta.

Parmi les belligérants les plus importants, se trouvèrent en lice Dimitri, dit le Beau pour son aisance à séduire les dames, Nicholaï Vorochlov, Vasili Karish ainsi que Mircea dit le Géant, l’un des géants venus sauver Argyle. Une guerre interne pour le pouvoir dura ainsi quinze longues années au cours desquelles nombreux furent les braves qui moururent. L’issue du conflit fut toutefois déterminée par un duel. C'est une apparition qui en décida ainsi.

Pour certains, ce fût Vaul qui apparut ainsi en plein milieu d’une bataille, monté sur un destrier à l’armure flamboyante, accompagné d’un homme étrange marchant à ses cotés, sans arme et sans armure. Pour d’autres, se fût Usire qui ainsi amenât la paix. Mais pour quelques uns, dont Mircea, se fût les deux dieux qui apparurent ainsi, marchant calmement au milieu du carnage. Le premier, Mircea, ordonnât à ses hommes de cesser bataille, déposa ses armes et marcha au milieu des hommes pour rejoindre les deux arrivants. Arrivé devant eux il s’agenouilla et demanda :«Seigneurs quelles sont vos volontés » Étrangement, tous dès ce moment déposèrent leurs armes et s’agenouillèrent à leur tour devant le guerrier resplendissant et son compagnon aux yeux si sage. Puis après un instant de silence, les deux arrivants parlèrent à l’unisson «Hans est mort et avec votre guerre, vous détruisez présentement le rêve d’Argyle, votre rêve… Cessez ce massacre et que ceux qui veulent vous diriger, au moins, ne vous détruisent pas avec eux.» Sur ce, le cavalier sortit l’épée de son fourreau et la planta dans le sol tandis que l’homme sans armure laissa tomber un rouleau du parchemin de sa robe, puis, ensemble, ils fixèrent chaque dirigeant un à un puis partirent.

Le soleil monta haut dans le ciel avant que quelqu’un n’ose enfin parler. Mircea prit ainsi la parole, annonçant que ceux qui avaient la prétention de diriger devraient combattre entre eux. Sur ce, il prit une épée par terre, traça un cercle et se mit en plein centre. Il attendit ainsi les combattants qui, un après l’autre, entrèrent dans le cercle. Le premier à entrer fut , Nicholaï Vorochlov suivi de Vasili Karish, puis vint finalement Dimitri. Se plaçant aux quatre points cardinaux, ils se regardèrent, levèrent l’arme puis chargèrent.

Le combat fut violent et impitoyable, chacun croyant qu’il était celui qui était destiné à régner. Le premier à tomber, Dimitri dit le Beau reçut la lame en pleine figure, tué sur le coup et lui évitant par le fait même le nom de Dimitri, dit le laid. Nicholaï tomba ensuite, une épée étant entrée entre les plaques de son armure… Il ne resta dès lors plus que Mircea et Vasili au centre de l’arène improvisée. Les coups s’échangèrent à une vitesse et une sauvagerie qui ne fût jamais revue de mémoire d’hommes. Durant plus de six heures, le combat perdura, à l’issu de quoi Vasili, tremblant et couvert de sueur, mit son genou par terre, déposa ses armes puis se relevant, il alla chercher l’épée et le parchemin et alla les déposer aux pieds de Mircea. Le géant prit les deux objets et se proclama dès lors Prince d’Argyle. Il invita par la suite tous les voïvodes à un banquet…

Règne de Mircea (141 - 146)

Ainsi l’an 141 fût celui d’un renouveau politique pour les nobles d’Argyle. Il n’y avait plus dès lors de castes de noble aussi marquées qu’autrefois… Il ne restait plus que deux titres, celui de prince que Mircea avait conservé par respect pour la populace et, sous lui, dirigent chacun leurs terres les voïvodes, une caste de princes guerriers. Il ne fallut pas de temps au peuple pour s’adapter, à l’exception de quelques anciens nobles hostiles à la perte de leur statut privilégié face aux autres nobliaux. C’est ainsi qu’en l’an 142 le duc Sergei Ivanovitch leva son armée pour tenter une révolte. L’armée marcha un mois pour se rendre à Vozdth où elle fût accueille par une offre de soumission qu’elle refusa. Le duc, fier, ordonna à ses troupes d’attaquer, ne s’attendant pas à voir les portes de la forteresse s’ouvrir, Mircea en tête avait décidé d’occire la révolte et son armée loyale le suivit. On retrouva le corps du duc pendu à la plus haute tour de Vozdth et il y resta jusqu’à ce que son corps se désagrège, usé par le temps. Quelques parties de sa colonne vertébrale sont toujours fracassées au bas de la tour, ultime avertissement pour les siècles à venir.

Le fléau de l’est revint encore une fois, mais cette fois il fût rapidement accueilli comme il se devait. Mircea leva une armée et massacra impitoyablement l’ennemi. Armé de l’épée qu’il avait reçue lors du duel en l’an 141, il démembra , décapita et occis un nombre d’ennemis qui amena la frayeur au sein même de ses troupes. Seul un homme ne semblait pas craindre son chef, un jeune homme de 16 ans qui portait fièrement l’étendard d’Argyle avec lui ne le plantant en sol que pour repousser les ennemis qui réussissaient à l’approcher. Un bandeau doré ceignait son front et jamais il ne quitta Mircea, même au plus profond de la bataille. La bataille fut courte et l’an 146 marqua ainsi la première réelle victoire contre les pillards de l’est, mais au prix de très lourdes pertes toutefois. Le jour fût célébré sans joie.

L’an qui suivit fût un premier pas de diplomatie de la part de l’Empire, le pays contre lequel il s’était tellement battu. Un ambassadeur fût envoyé en Argyle. Accompagné de six hommes, tous portant un drapeau blanc, l’ambassadeur fût rapidement escorté jusqu'à Vozdth. Il expliqua que le saint pape désirait partir en croisade vers l’est pour créer une province commune à Argyle et à l’empire afin de stopper les pillards une fois pour toutes loin des terres des hommes. Les pourparlers durèrent douze jours à l'issu desquels l’ambassadeur retourna à Twyden avec un ambassadeur envoyé de Vozdth. Ils revinrent un an plus tard avec un traité finalement signé.

L’invasion des terres à l’est fut dès lors préparée des deux côtés de la frontière. Dans la province se réunissaient plus d’un millier d’hommes pour conquérir les terres orientales… Puis, dès le printemps, les troupes se mirent en marche d’Altembourg pour rejoindre plus au sud les hommes réunis à Vozdth. Les cors de guerre commencèrent à sonner dès que les troupes impériales arrivèrent à Korviat. Puis l’imposant cortège, se mit en marche vers les passages de l’est dans une conquête commune.

Les plaines d’Argyle laissèrent rapidement place à une rocaille sèche et déserte, quelques hordes de nomades et quelques villes minières fortifiées furent détruites lentement et méthodiquement. Le problème majeur était sans aucun doute le manque d’eau et de vivres. Avancer était mal aisé car plusieurs chevaux mourraient de soif en chemin et les combattants déshydratés devaient enlever sans cesse leurs armures sous peine de tomber inconscients.

Trois ans de guerre les amenèrent au point le plus éloigné de ce qui deviendrait plus tard le bastion. Mais ils décidèrent tout de même de continuer à avancer. La plaine rocheuse et désertique devint dès lors plus accueillante; quelques plantes poussaient toujours en bosquets de plus en plus nombreux au fil de la marche. Puis le paysage devint des steppes aux hautes herbes parsemées de troupeaux de bœufs étranges, leurs cornes n’étaient pas comme celles d’un taureau mais en forme de spirale plus près de celle d’un bélier. Les hommes se mirent dès lors à chasser pour amener de la viande aux prochains repas… Puis le cortège se reposa afin de faire longuement ripaille de ce festin offert par les dieux. Le festin débuta au coucher du soleil pour se terminer à l’autre coucher de soleil…

Les hommes, assommés par leur copieux repas et leurs sentiments de fête, avaient baissé leur garde. Ce qui amena la perte de plusieurs braves. Les barbares de l’est, comme par malédiction, chargèrent à ce moment. Ce fût quasiment un massacre avant que les hommes abasourdis ne puissent se mettre enfin debout et pour opposer la force de leurs lames à l’ennemi. Mircea prit ainsi sa lame et commença à combattre côte à côte avec son porteur de drapeau. Le drapeau fût planté au sol pour leur dernière résistance. Les têtes furent à moitié tranchées, les membres disloqués dans le fracas des armes et la chorale des agonisants. Puis, fatalement, la lance perça la cuirasse du prince, Mircea tomba mais fit ce que personne ne s’attendit , il se releva et les yeux à moitié fous, continua à combattre. La lance toujours de part en part de son flanc, il déchiquetait l’ennemi de son épée, puis pour une raison inconnue, les imposants barbares firent retraite. Dès lors le prince tomba au sol, son regard de plus en plus vitreux, fixant les étoiles, puis il prit le visage du porteur de drapeau entre ses mains immenses et demanda : «Jeune homme, depuis des années tu combats à mes cotés et moi trop prétentieux de mon auguste personne je n’ai jamais su ton nom. Quel est-il?» Sur ce, le jeune homme enleva son bandeau doré puis regardant le prince mourant affirma doucement : «Je me nomme Sergueï Brisnovitch mon aïeul le prince Sigismond, le descendant direct du prince d’Argyle mourut empoissonné par les elfes noirs et mon destin est de revenir pour servir ma patrie.» Tout en parlant, il vit les yeux de Mircea fixer son front là où son bandeau était autrefois ceint, puis le prince mourant prit son épée, la mit dans la main droite du jeune homme et dans sa gauche il déposa un vieux rouleau de parchemin. C’est ainsi que juste avant de mourir il trouva la force de dire ; «Bon retour mon…..» Les corps furent ramenés du coté occidental de la mer et les projets de conquête des steppes orientales furent abandonnés. Le corps de Mircea fut enterré en chemin, dans un endroit désormais inconnu où il fût placé avec ses armes et armures et le parchemin fut donné au prince qu’il avait choisi comme successeur. Le prince Sergueï repartit dès lors pour la capitale, ainsi que la plupart de ses des hommes, en laissant une partie d’entre eux dans la partie sud de la passe de Longdins. les troupes impériales quant à elles occupèrent la partie nord de ce qui deviendrait le Bastion. Le Bastion servirait à empêcher de nouvelles invasions de pillards des steppes ainsi qu’à contenir toute autre menace pouvant venir de l’Est. C’est aussi à cette époque que la forteresse de Asdalan construite par l’empire et celle de Korujev construite par Argyle furent érigées.

Règne de Sergeï Brisnovitch (146 - 171)

Le règne nouveau de Sergeï ne fut toutefois pas sans opposition. Vaclav Jarvheïd, descendant de Dimitri dit le beau, désirait avoir le titre de prince et le nouveau venu ne lui plaisait pas du tout. Il amena donc les provinces du nord en une coalition dans le but de détrôner le nouveau prince. Ainsi, en l’an de grâce 154, l’alliance des provinces nordiques commença à refuser de payer les impôts et déclarèrent que le despote vivant à Vozdth devrait abdiquer face à une vraie personne de noblesse, soit Vaclav Jarvheïd, qui s’occuperait du pays comme de sa pupille. Puis à peine quelque mois plus tard, les percepteurs furent exécutés et ce, au vu de tous, la révolte ouverte venait d’être déclarée.

Sachant qu’il serait défait s’il osait tenter d’attaquer la capitale, Vaclav décida de rester dans son fief et de préparer sa défense contre le sud. Un état d’euphorie régnait dans la forteresse de la famille Jarvheïd, qui croyait que les provinces du sud n’auraient jamais la puissance militaire ni le courage de monter au nord en délaissant leurs forteresses. Ainsi, il se passa deux ans sans qu’une attaque réelle ne soit faite, autre que de petites escarmouches d’un coté à l’autre de la frontière, séparant les deux groupes de protagonistes. Puis en l’an 156, les paysans de Jovrine, affamés par le rationnement imposé, car la guerre risquait d’éclater, s’attaquèrent au village de Bourne, la nouvelle province Impériale depuis 36 ans. Il ne fallut que très peu de temps pour que le pillage des frontières nordiques ne se propage comme le feu dans un champ trop sec. Jarvheïd, sûr de l’accalmie régnant face au sud, décida de laisser faire le mouvement de foule. Si le sud ne les attaquait pas, alors l’empire, occupé sur plusieurs fronts, n’oserait jamais attaquer de son coté aussi. Au pire, il deviendrait plus puissant suite à une soudaine accumulation de terres. L’empire, inquiet face à ces petits raids répétés, tenta toutefois la solution diplomatique et envoya un ambassadeur par delà Spokoinoe More pour parlementer avec le prince Sergueï Brisnovitch. Il fût reçu chaleureusement à Vozdth et les discussions allèrent bon train. Puis l’ambassadeur impérial reprit la mer pour aller rapporter les termes du traité Vaclav qui devraient mettre fin aux pillages, alors que l’empire était occupé sur bien d’autres fronts. L’empire garderait une partie des terres des révoltés qui agrandirait de quelques lieux les provinces de Bourne et de Rémas, mais surtout, qui constitueraient une onzième province du nom de Gehnor. Peu après, les armées de Twyden attaquait du nord au moment où, du sud, les troupes de la principauté attaquaient de leur côté.

Et c’est ainsi qu’en l’an 157 la révolte fut écrasée tant du nord que du sud, l’Empire y trouvant de nouvelles terres à conquérir, tandis que la province, ne voyant aucun intérêt au territoire qu’il laissait, matait finalement la révolte. Plutôt que de se rendre, Vaclav Jarvheïd préféra se jeter en bas du donjon et mourir sans procès, son spectre hante toujours les lieux, dit-on, tel un avertissement éternel de plus contre la révolte.

En guise de punition, tous les mâles de la famille Jarvheïd furent jetés du haut de la même tour. Tous sauf un, un jeune de 16 ans qui serait destiné à continuer la lignée et à garder le fardeau de la honte sur son nom… De plus, ces terres furent diminuées, une partie étant donnée à la famille Korviat qui était loyale au prince. Les voïvodes dirigeants de chaque terre ayant participé à la révolte furent, quant à eux, pendus, puis leur corps disloqué fut donné comme nourriture aux chiens. La tranquillité était revenue dans la principauté et devait être là pour y rester encore de longues années.

Les temps devenus tranquilles, le pays eut enfin la chance de prospérer tranquillement, aucune guerre, ni aucune menace monstrueuse de devait venir troubler l’ordre établi pour les vingt prochaines années. Aucun trouble réel ne venait hanter la quiétude des habitants, autre que quelques attaques de bandits de grand chemin, d'orcs et de patrouilles d'elfes noirs égarés. Toutefois, il y avait un voleur de grand chemin qui se promenait de terres en terres volant les convois et les riches avec sa bande. Personne ne pouvait décrire le visage de leur chef car en permanence un masque ornait son visage. Mais tous s’entendaient à dire que l’homme portait une épée à la lame et à la garde incrustée de rubis… Les convois volés firent la même description de l’homme, un homme grand et mince, à la voix douce et d’une politesse extrême malgré la félonie de ses actes. Bref un rufian connaissant les usages de l’étiquette et tentant de piller avec le moins de violence possible. Les convois marchands ainsi que les nobliaux furent de plus en plus nombreux à se faire délester par ce brigand qui ne prenait que l’argent et semblait éprouver une prédilection pour les bijoux et toute forme d’art. On raconte que dame Adelheid fut priée de chanter en échange de garder son collier de diamant, car selon le filou elle possédait une des voix les plus magnifiques. On dit qu’en une autre occasion il ne prit qu’une boucle des cheveux de sa victime et qu’il les enroula autour de son pommeau. Peu importe le charme du brigand, les crimes se devaient d’arrêter, la chasse fût donc lancée. Vingt-trois des meilleurs chasseurs de la principauté se mirent donc à ses trousses. Durant des mois ils parcoururent le pays sans le dénicher, pour enfin le trouver d’une façon tout à fait inattendue…

Le rufian, empli d’effronterie par le fait que personne ne l’eut trouvé, décida d’aller lui-même rejoindre le loup. C’est ainsi, qu’en l’an 163, le bandit décida d’aller dérober le prince lui-même. Alors que celui-ci prenait une marche nocturne à travers les jardins de la forteresse, il se retrouva donc nez à nez avec l’être dont il avait demandé l’arrestation. Le brigand lui intima alors le silence de son doigt porté à ses lèvres, tout en lui demandant, par après, l’honneur de lui dérober son bandeau doré. Mais si le prince pouvait lui accorder quelques minutes pour lui expliquer ce qu’il était advenu de la famille princière depuis la mort de Sigismond jusqu'à son retour, le bandit lui laisserait son bandeau et cesserait sur-le-champ d’importuner les bonnes gens d'Argyle. Pour une raison inconnue le prince prit donc place sur un banc et commença à lui raconter l’histoire de la lignée disparue. Le prince parla longuement et du revers de la main éloignait les gardes qui s’approchaient de lui. En fait, il parlait avec tellement de conviction que la discussion dura de longues heures et la nuit était déjà très avancée quand le bandit se jeta sauvagement sur le prince. Lorsque les gardes arrivèrent pour éliminer le traître qui était couché sur le prince, ils virent un carreau planté profondément dans son épaule. Le bandit roula dès lors sur le coté du prince et dit que des elfes noirs avaient attenté à la famille princière. Le brigand fût aussitôt mis aux fers. Tout ce qu'il demanda fût de pouvoir garder son masque jusqu’au jugement, ce que le prince lui accorda. Des cinq elfes noirs aperçus, un seul fut capturé, deux furent tués et les autres disparurent.

Les deux prisonniers furent amenés devant le prince, l'elfe noir et le brigand furent enchaînés et jetés à ses pieds, puis le procès débuta. L'elfe noir fût tout d’abord soumis à la question, mais aucune parole audible ne sortit de ses lèvres on le tortura jusqu'à ce que, de son cadavre pantelant et désarticulé, il ne s'échappa plus un seul murmure.

Vint après le tour du brigand, toutefois son sort fut de très loin plus miséricordieux que celui de l’exécrable elfe noir. Le très saint prince se souvint du fait que le brigand lui avait sauvé la vie tout au long de son interrogatoire. Et c’est ainsi qu’à la fin, Sergueï Brisnovitch lui demanda : pour quelle raison vous laisserais-je en vie après vos crimes? J’ai souvenance que vous vous soyez sacrifié pour moi alors que devrait être votre châtiment?

Ce à quoi le bandit répliqua : Seigneur je donnerais ma vie pour que notre principauté bien aimée puisse aller vers la gloire qu’elle mérite. Donnez-moi la mission que vous voudrez et je l’accomplirai, devrais-je revenir des morts que je le ferai si tel est votre désir.

Et son désir fut exaucé, le prince le fit aller au bastion dans les terres à l’est et il devrait y rester jusqu'à sa mort. Il ne pourraient revenir que pour chercher les rares criminels qu'il jugerait dignes d’éviter un trépas honteux. Son épée sertie de rubis lui fut redonnée, son visage marqué, puis on lui remit des habits de la même couleur qui ornait son épée. Il choisit ainsi 50 prisonniers et les habilla tout comme lui, puis ils partirent pour le bastion… Jusqu'à aujourd’hui personne ne le revit jamais dans la principauté… Son remplaçant vient toujours donner une chance de rédemption aux condamnés à mort en leur offrant une place dans l’Ordre de l’Épée Écarlate. Toutefois personne ne sait qui fût le brigand à l’époque, puisque toutes les personnes présentes emmenèrent le secret avec eux dans leur tombe.

Vladimir Brisnovitch (171 - 200)

An 171, la colère gronda dans la principauté; en effet le prince mourut empoisonné. Les soupçons se portèrent directement sur les elfes noirs. Une immense chasse fut lancée et toutes personnes suspectes fut immédiatement pendues, s'en suivit une espèce de chasse aux sorcières. Ainsi toutes personnes ayant montré son mécontentement, ayant de la difficulté avec la lumière du jour ou encore ayant trop changé selon ses voisins furent exécutés sur-le-champ. Toutefois, Vladimir Brisnovitch reprit le trône à la place de son défunt père et mit un terme au massacre une fois que les coupables furent punis et avant que la populace en demande davantage.

La principauté revint ainsi dans un semblant de tranquillité mais au nord, les D’Avengard désiraient annexer plus de terres à l’empire. L'Empire commença à envahir la zone tampon qui avait été décidée par le traité Vaclav. Craignant pour la sécurité d’Argyle, Vladimir envoya dès lors des troupes dans la partie sud de la région. Dans leur trop grande soif, les Fils de la Lumière attaquèrent le village de Svan, les troupes princières se mirent alors à la défense du village. C’est ainsi que débuta la 3ème guerre impériale. Les troupes princières combattirent l’empire sur tous les fronts possibles afin d’éviter que leurs frontières ne s’agrandissent et ainsi se rendre aux frontières de la principauté. Durant huit ans, les troupes combattirent sans relâche, les hivers amenant les trop courts repos. Huit années à la fin desquelles le pape envoya un émissaire porteur d’une message de cessation des hostilités. Le prince refusa le message; aux derniers soupers de l’ambassadeur, le goûteur tomba mort après avoir goûté le potage. L’ambassadeur fût dès lors emprisonné et le lien fût rapidement fait avec l’assassinat de Sergueï Brisnovitch. L’empire avait fait assassiner Sergeï puis avait tenté la même chose avec le fils dans le but de déstabiliser la principauté. Ces propos furent confirmés par l’ambassadeur lorsqu’il passa à la question. Son corps écorché fut pendu et le cadavre fut renvoyé au pape avec une lettre demandant au souverain pontife de se rendre à Argyle où un procès pour hérésie lui serait destiné.

La trêve de quelques jours cessa et les combats reprirent de plus belle, Argyle n’ayant maintenant plus comme seul but de défendre ses terres mais aussi de détruire l’ennemi du nord. Le prince fut nommé comme nouveau dirigeant religieux et pour remplacer le traître pape. Vaul et Usire lui ayant tous deux donné un objet autrefois.

Durant quinze ans encore, la guerre fit rage, changeant les frontières et emmenant avec elle son lot de cadavres. Pourtant, aussi subitement qu’elle s’était déclarée, la guerre se retira. Les troupes impériales ainsi que les troupes princières avaient un autre front qui devait être réglé au plus vite. En effet, une sécheresse s’était abattue sur le bastion et faute de ravitaillements essentiellement consacrés à la guerre, les barbares de l’est reprenaient du terrain et commençaient à devenir une menace tangible.

Une trêve fut dès lors organisé, les deux protagonistes voyant un danger plus grand à l’est cessèrent dès lors tout combat et ce concentrèrent face à l’ennemi commun. La trêve stipulait que les combat se termineraient, le temps que la menace sois écarté. Les frontières restaient celles fixées lors des derniers combats. Les deux ennemis envoyèrent dès lors des troupes et des vivres au bastion afin que leur sécurité mutuelle ne soit pas menacée. Deux ans plus tard, l’ennemi vaincu, les frontières grouillèrent de soldats à nouveau, pourtant les combats ne reprirent jamais vraiment, excepté quelques guerres sporadiques entre villes frontalières.

La paix était revenue et pour les cinq années suivantes, aucun malheur ne devait assombrir le tableau.

Règne d'Alexandru (200 - 234)

An 200, le prince Vladimir meurt avec le voïvode local lors d'une sortie de chasse dans le voïvodat de Nogojev. Le seul survivant, un palefrenier du prince, raconta que durant l'expédition, un tombeau immense avait été découvert dans la forêt et, bien que plusieurs y soient déjà passés, nul ne l'avait jamais vu. Le tombeau était gigantesque et tout plein d'inscriptions étranges y étaient gravées tout au long des colonnes. Même la forme de l'architecture semblait inconnue de tous.

Le prince décida ainsi d'explorer cet étrange lieu de sépulture et y amena sa cour pour y découvrir ce que révélait l'endroit, ne laissant que le palefrenier pour surveiller les chevaux. Il semble que dès leur entrée dans le tombeau, la lourde porte se soit refermée sur eux. Ainsi le palefrenier dut voir seul le ciel s'assombrir et entendre les cris inhumains durant tout le long cette nuit diurne. Cherchant une entrée, il n'en trouva aucune, mais dans une mince fente entre les colonnes, il semblait lui venir les cris d'un enfant parmi les hurlements déchirés. Puis la terre trembla, le tombeau s'écroula et fut enseveli. Seule l'épée du prince flottait dans les airs ainsi qu’un parchemin enroulé autour de sa poignée.

Le premier fils de Vladimir était descendu dans la crypte avec son défunt père. Le palefrenier prit donc l'épée et le parchemin dans le but de retourner à Vozdth les porter à l'héritier légitime Alexandru. Il rapporta donc l'épée et le parchemin et raconta son récit puis, exténué, il alla se coucher.

On retrouva son corps déchiqueté le lendemain matin. un cri d'enfant avait été entendu dans la nuit. Alexandru se mit dès lors à la recherche du tombeau. Ainsi pendant un an il fouilla la forêt de fond en comble. C'est en l'an 201 que lui et sa troupe de vingt chevaliers trouvèrent une porte qui menait sous terre. Un grand elfe était assis pensif près de la porte dérobée. Après discussion avec l'elfe, ils constatèrent que selon les dires du sindar, comme il présentait lui-même sa race, la seule façon de détruire la créature qui y régnait était d'attendre qu'un orage apparaissent et qu'au moment de sa plus grande colère, le moment serait venu d'entrer dans le ventre de la terre. Toutefois, l'elfe encourageait la troupe à repartir, ce que le prince refusa.

Deux jours plus tard l'orage éclata, d'une violence telle que mêmes les plus courageux parmi les chevaliers éprouvaient un malaise. Toutefois, ils descendirent les escaliers qui menaient sous terre et entrèrent dans un complexe dont une partie des souterrains s'étaient effondrés. Le décor n'était que destruction et désolation, des cadavres disloqués aux os parfois réduits en poussière, aucun objet ne semblait intact, mais tout était réduit en miettes... Puis ils arrivèrent à une salle encore plus délabrée où toutes parcelles de plancher étaient jonchées d'amas d'os brisés. En son centre se dressait un enfant au regard fou et au rictus malveillant qui grognait comme si l'enfer déchaînait tous ses cris. Seule un mince cercle de flammes bleues les séparait. Puis la troupe chargea la créature, aux cris de guerre de « vive Argyle ».

Il ne fallut que quelques passes d'épée pour que le prince reste seul face à la créature, résistant désespérément le temps de trouver une ouverture. Toutefois la rage de l'enfant était quasiment incontrôlable, une fureur telle qu'aucun mortel ne puisse imaginer. Mais le bras du prince fatigué laissé échapper son épée. Le coup de grâce tuant le fils semblait vouloir s’abattre à cet instant lorsqu'un bras puissant retira le prince du cercle de flamme, et, s'avançant dans les flammes, l'elfe regarda la créature tout en disant: « Regarde créature infâme, je suis venu mettre fin à tes propres souffrances, avant de le rejoindre, dis à ton maître que celui qu'il déteste plus que tout autre est venu lui renvoyer son pion ici bas...» Puis sur ce, l'elfe fit apparaître une épée scintillante à son poing et combattît la créature. La créature chargea, enragée, donnant un déluge de coups que l'elfe avec concentration parait les uns après les autres. Il ne lui suffit toutefois que d'une feinte à laquelle la créature aveuglée par son désir de déchiqueter se jeta pour mettre à bas le monstre. Et se tournant vers le prince doté d'une présence qu'il avait semblé dissimuler, il lui redonna son épée en lui disant: «Va-t’en mortel, tu n'as plus rien à faire en ces lieux, ton père est vengé. Ta résistance fut héroïque pour un mortel, mais part avant que tout ceci ne soit plus». Sur ce, le prince s'exécuta et partit, ne revenant plus jamais dans cette forêt. Derrière lui, il vit toutefois la terre tremblante engloutir la porte et le reste du tombeau.

L'an 202 fût d'un calme tel que la principauté d'Argyle ne l'avait jamais connu, comme si tous les éléments turbulents s'étaient calmés tout d'un coup. Les années passèrent ainsi tranquilles tel un ruisseau coulant lentement, laissant le temps à la principauté de soigner ses blessures.

Il fallut attendre l'an 208 pour que des cadavres d'enfants mutilés et à moitié dévorés soient retrouvés à divers endroits des terres princières. Au fil des mois, le nombre de disparitions augmentait de mois en mois. Et ce qui n'était au tout début que des cadavres d'enfants se fit de moins en moins sélectif.

Puis trois ans plus tard, en l'an 211, une troupe itinérante appelée les enfants de Godtack commencèrent à écumer la principauté, lançant des attaques éclairs qui n'avaient d'autre but que la destruction irraisonnée. Ce furent des attaques éclairs qui se suivait par la disparition de la troupe. Ainsi les soldats princiers et des voïvodes n'arrivaient que rarement à les saisir pour engager un combat. En deux ans, vingt villages furent ainsi anéantis. En fait plus rien ne restait intact dans les villages après leur passage. Quelques villages furent même immédiatement désertés dès l'approche de la troupe.

Ainsi en l'an 213, le prince ramena à lui l'un des dirigeants de l'épée écarlate. Il le mandata de faire le nécessaire pour arrêter la troupe et l'anéantir. Le dirigeant eut alors carte blanche et amena ses hommes à la chasse avec lui. S'engagea dès lors une partie de cache-cache où les hommes de l'épée écarlate se livraient à l'assassinat, l’interrogatoire et à l'embuscade des hommes de la troupe. Il fallut plus de deux ans pour que les activités de la troupe cessent et un an plus tard, leur chef fut ramené mort au pied du prince. Un paysan ayant survécu à une attaque pu même confirmer l’identité du cadavre. Le peuple fêta le soulagement de voir cette crainte bannie de leurs pensées. Le prince ordonna par la même occasion que l'inquisition soit créée afin de détecter et d’éradiquer les cultes démoniaques le plus tôt possible. Le prince s'éteint par une froide nuit de d'automne 234. La fin de son règne fut sans grande histoire et son fils, du même nom, Alexandru second, hérita d'une principauté forte et prospère.

Règne d'Alexandru second (234 - 241)

L'an 238 fut marqué par les problèmes que l'empire éprouvait dans le nord avec les disciples d'Ayka. Alexandru second vit donc la chance pour lui de conquérir des terres à l'ouest et ainsi pouvoir bloquer l’accès au fleuve pour l'empire qui menait à spokonoie more. En effet, les troupes impériales étaient occupées au nord, alors l'envoi de soldats au loin devint beaucoup moins risqué pour la principauté. En 239, il réclama donc une armée pour conquérir le sud des terres de la Confédération Urdienne. Les voïvodes envoyèrent plus de 10 000 hommes pour la conquête désirée par le prince.

L'armée dirigée par le premier fils du prince avait pour mission de commencer en envahissant Dorgon, une ville reconnue pour son grand nombre de mages, pour ensuite prendre les autres villes nordiques et ainsi encercler l'empire à longue échéance. Elle partit donc dès le printemps de l'an de grâce 240. Le peuple fêta le départ de ses soldats qui partaient en héros pour la principauté et se préparaient à les voir revenir couverts de richesses et surtout de gloire.

Toutefois en l'an de grâce 241, aucune nouvelle n'était arrivée depuis que l'armée était arrivé sur les terres à envahir. Le dernière missive de Radru, fils de Alexandru Second faisait état d'une drôle de sensation qui flottait dans l'air depuis que les hommes avaient commencé à mettre pied à terre... Le prince envoya dès lors une partie de l'épée écarlate enquêter sur le manque de nouvelles. L'épée revint un an plus tard porteuse d'une nouvelle qui fit mourir le prince sur le coup.

L'épée rapporta que les bateaux avaient bien abordé les terres à conquérir, mais de la plage à Dorgon, personne n'avait entendu parler de cette armée, elle s'était volatilisée... Aucun cadavre, armure, épée, tabard ou étendard de fut trouvé signalant la direction qu’elle avait prise. Elle était simplement disparue. Le prince déjà vieux en mourut sur le coup.

Règne de Decebal (241 - 254)

Decebal, deuxième fils de Alexandru dut faire face à un début de règne particulièrement difficile. Non seulement les elfes noirs harcelaient-ils toujours la population, mais en plus il avait perdu plus de la moitié de son armée avant le début de son règne.

Comme son père avant lui, il appela l'épée écarlate à son aide pour harceler l'ennemi des montagnes et pour entraîner les femmes au combat, tout en minimisant au minimum leur perte.

L'épée se mit donc immédiatement au travail, harcelant les elfes noirs qu'ils pouvaient trouver et choisirent d'enseigner le tir à l'arc aux femmes pour qu'elles puissent protéger le village, à l'abris dans leurs chaumières. Ils regardèrent les hommes encore restant et firent d'eux les meilleurs combattants qu'ils purent avec le temps qui leur était donné.

Au même moment, un groupe d'étudiants en arts occultes demanda la bénédiction du prince pour partir dans les voïvodats du sud afin d'aider à leur façon à la défense des villes et villages. Leur mentor resterait afin de servir le prince en cette heure noire.

En l'an de grâce 245, alors que le prince dormait, un priant d'Amaïra réussit à se glisser dans la forteresse de Vozdh. Sans être remarqué, il fila dans la chambre princières et leva la lame de son long coutelas... Toutefois, la lame ne s’abattit jamais, car la lumière jaillit soudain dans la pièce. Dimitri Bronovitch, le mentor du groupe de mage qui avait offert ses services au prince, venait d'entrer dans la chambre et une lumière aveuglante le suivit précipitamment. L'elfe noir, aveuglé, mit alors les mains à son visage tentant de cacher son regard horrifié par cette lumière. Toutefois, le mage concentré le regarda et de quelques mots et gestes le fit périr alors que l'ennemi convulsait toujours au sol.

L'an de grâce 246 fut accueilli avec bonheur, les femmes étaient désormais assez bonnes archères pour protéger les villages durant la nuit. Les attaques des elfes noirs cessèrent graduellement et au fil du temps, les enfants devinrent hommes puis soldats, ainsi en l'an 253 la menace était enrayée.

Le prince, sur son lit de mort ordonna donc que les femmes soient obligées d'apprendre le tir à l'arc et d'être compétentes à l'usage de cette arme avant leur mariage. L’entraînement serait requis à raison de deux après-midi par semaine, sous l'égide des prêtres de Vaul et ce jusqu'à leur mariage. La seule exception permise serait les jeunes filles qui étaient destinées à l'apprentissage des arts occultes. Ainsi s'éteignit Decebal le jour où l'an 254 sonna. Son fils Vladimir 2 lui succéda et en souvenir de l'aide apporté par les mages durant la noirceur, il ordonna la création d'une université en arts occultes dans la capitale.

Règne de Vladimir 2 (254 - 289)

Vladimir, deuxième de ce nom, débuta son règne dans une période d'accalmie. Il en tira partie pour reconsolider les défenses de la principauté et y fit bâtir de nombreuses routes ainsi que des temples et des nouveaux centres de commerce. Mais Vladimir devint plus célèbre pour avoir mis en place une ambitieuse politique des naissances qui avait pour but de peupler les immense terres vierges de la principauté. Chaque nouvel enfant apportait aux couples les biens pour s'occuper de sa famille pour la période d'un mois Le nombre de nouveau-nés grimpa ainsi en flèche.

En l'an de grâce 289, le prince mourut doucement, son corps fut retrouvé dans sa chambre, assis devant la table où il rédigeait une lettre à sa sœur devenue religieuse.

Règne contesté de Yuri 289 -

Le prince n'ayant eu que des filles, excepté un seul garçon âgé de cinq ans, n'avait aucun héritier. Ce fût donc à son épouse Ingrid Brisnovith de veiller à la bonne garde de la principauté jusqu’à ce que Yuri atteigne sa majorité.

Il ne fallut que deux ans pour que certains voïvodes critiquent la princesse et réclament ainsi à être régents de la principauté. En six mois, la situation empira au point où les voïvodes entrèrent en guerre les uns contre les autres pour avoir le privilège de régence. Ainsi en l'an 291 commença la deuxième guerre de succession.